
Le N.T. nous met en garde, par maintes paroles, contre l’égoïsme. Par exemple : « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. » (1 Co.10 :24). La même leçon est enseignée par l’exemple de Jésus. Mais, au même temps, le N.T. nous enseigne bien nettement qu’il existe des devoirs que nous devons remplir envers nous-
mêmes.
1. Nous devons avoir le respect de nous-mêmes, et la maîtrise de nous-mêmes.
Il nous faut comprendre que nous n’appartenons pas à nous-mêmes, mais à Dieu (1 Co. 6 : 10-20). Nous ne devons pas obéir aveuglément à nos désirs et impulsions. Nous appartenons
à Christ, dont le sang nous a sauvés ; et nous devons vivre comme ceux qui appartiennent à Christ. Pensez aux propres paroles de Christ : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur et de toute ton âme, et de toute ton intelligence. » Chaque partie de notre être doit aimer Dieu activement. Quelques-unes des tentations qui nous éprouvent le plus fréquemment ont leur source dans nos corps, dans les désirs de notre chair ; et Saint Paul nous rappelle souvent et fortement que nous ne devons pas faire usage de nos corps, ni de nos intelligences, comme des instruments du péché. Nous devons avoir du respect pour eux, les contrôler, les employer dans le service de Dieu et de manière à plaire à Dieu. A Ro. 12 : 1, il dit : « Je vous exhorte, donc, frères, au nom des compassions de Dieu, à lui offrir vos personnes en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ; ce sera de votre part un culte raisonnable. » Quand il écrit aux Corinthiens, qui avaient grand besoin d’apprendre le respect d’eux-mêmes et la maîtrise d’eux-mêmes, il dit : « Ne savez-vous pas que vos corps sont membres de Christ ?» (1 Co. 6 :15). Nos membres ne doivent pas être employés pour de mauvaises fins, parce que, dit-il, « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous tenez de Dieu, et que vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes? » (1 Co. 6 : 19). Et, tout comme le corps doit être employé d’une manière sainte, de la même façon l’intelligence doit avoir pour l’objet de ses pensées « tout
ce qui est vrai, tout ce qui est respectable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui est honorable, tout ce qui est une vertu, tout ce qui est digne d’éloge » (Phil. 4 :8). Il nous faut apprendre à nous maîtriser nous-mêmes avec nos désirs et nos appétits, à l’aide de Dieu, et cela non seulement en ce qui concerne les péchés flagrants, mais aussi dans le cas des péchés subtils de l’intelligence et du cœur, qui sont tellement séduisants, et auxquels il est tellement facile de se soumettre. (Cf. Ro. 6 : 12-14).
2. Il nous faut apprendre l’abnégation, le désintéressement.
Il est toujours difficile de faire cela. Mais Christ, qui est notre modèle, l’a fait. « Le Christ n’a pas cherché ce qui lui plaisait à lui. » (Ro. 15 : 3). Jean-Baptiste dit : « Que celui qui possède deux tuniques en donne une à celui qui n’en a pas, et que celui qui a des aliments pour se nourrir fasse de même. » (Luc 3 : 11) ; et Saint Paul dit : « Nous devons, nous les forts,
supporter les faiblesses de ceux qui sont moins forts que nous, et nous ne devons pas n’avoir de complaisance que pour nous-mêmes. » (Ro. 15 : 1). Nous devons toujours nous rappeler que nous ne devons pas nous servir nous-mêmes. Nous « servons le Seigneur Christ », ce que nous ne pouvons faire si nous aimons à suivre notre propre volonté et à agir à notre fantaisie. Il nous faut apprendre à subordonner nos propres désirs et intérêts à ceux d’autrui, même si cela nous coûte très cher.
3. Nous devons travailler à notre propre développement.
Nous n’avons aucun droit de penser que, en nous rendant à Christ et en demandant l’aide de son Esprit, nous croîtrons en grâce sans effort de notre part, étant conduits là où nous voulons être comme un bateau emporte par le courant d’un fleuve. Tout don que Dieu nous confère, tout talent qu’il nous donne, doit être employé. Dieu ne nous donne pas sa grâce
simplement afin que nous en jouissions. Il nous faut en faire usage. Saint Paul dit, en parlant de lui-même : « Ce n’est pas que je me sois encore emparé du prix, que je sois déjà arrivé
à la perfection ; mais je le poursuis, espérant aussi m’en emparer, car Jésus-Christ s’est emparé de moi. Non, mes frères, je ne prétends pas, moi, m’être emparé du prix ; seulement, j’oublie ce qui est en arrière, je m’élance vers ce qui est devant moi, je cours au but, pour remporter le prix auquel Dieu m’a appelé d’en haut en Jésus-Christ. Tels doivent être nos sentiments à nous les plus avancés. » (Phil. 3 : 12-15). Il dit aussi, dans la même épitre (2 : 12) : « Mes bien-aimés, vous avez toujours été soumis ; travaillez donc à votre salut avec crainte et en tremblant, et non seulement comme lorsque j’étais au milieu de
vous, mais plus encore, aujourd’hui que je suis absent. Car c’est Dieu qui fait naître en vous et la volonté et l’action, suivant son bon plaisir. » Les vertus chrétiennes croissent – non pas par augmentation extérieure, comme on agrandit un tas de pierres en y en ajoutant d’autres, mais intérieurement. Les grâces chrétiennes se développent par usage. Nous apprenons la patience en exerçant la patience ; nous apprenons à aimer en aimant, et nous devenons doux et bons en nous efforçant toujours d’être doux et bons. Nous devons « travailler à notre salut », aidés par le puissant Esprit de Christ. Cet Esprit n’aidera jamais ceux qui refusent de s’aider eux-mêmes. Les chrétiens paresseux ne sont, en réalité, point du tout des chrétiens. Nous devons faire usage de toute la grâce que Dieu nous donne. C’est seulement en faisant cela que nous pouvons croître en
grâce »,