Les devoirs du chrétien envers Dieu

I. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, et de toute sa pensée

Ayant été interrogé par un docteur de la loi : « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? », Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » (Matth. 22 : 37) (cf. Dent. 6 : 5). C’est-à-dire que le devoir principal du chrétien, dont dépendent tous les autres, c’est d’aimer Dieu.
Avons-nous jamais parfaitement compris la signification de ces mots si bien connus? Ils avaient été dits premièrement aux Israélites,   qui   étaient   tentés   d’adorer   d’autres   dieux avec Jéhovah. Il leur fut commandé d’adorer Jéhovah seul et à l’adorer de toute leur âme. Christ prend ces paroles, en confirmant le commandement qu’elles expriment. Et ces paroles nous touchent nous aussi aujourd’hui, parce que, comme les Israélites, nous sommes toujours tentés d’oublier Dieu, et de chercher et adorer d’autres choses –  les richesses, le bonheur, ou le pouvoir. Nous devons, nous aussi, nous donner entièrement à Dieu
en le servant d’un amour pur et intense. C’est notre devoir de l’aimer, lui qui nous a bénis de manières tellement nombreuses et merveilleuses. Cet amour nous fait craindre Dieu, et le servir ; il nous pousse à garder tous ses commandements. Ce devoir envers Dieu est la source de tout autre devoir. Nous devons l’Aimer de toute notre force, de l’amour entier de l’âme maintenu dans l’exercice le plus vigoureux, afin que tous ses pouvoirs soient entièrement consacrés à son service. Si nous aimons, ainsi notre Dieu Saint, nous aimerons la sainteté. Si nous aimons ainsi Dieu, nous aimerons toujours lui faire plaisir.

II. Le chrétien doit toujours penser à Dieu avec révérence ou crainte sainte.

L’auteur de l’épître aux Hébreux dit: «C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant» (Héb. 12:28-29); et ce devoir nous est souvent présenté dans la Bible. Il est bien possible de penser et de parler très erronément de l’amour de Dieu. Quelques-uns aiment tellement à parler de l’amour de Dieu, qu’ils semblent s’oublier du fait que cet amour est l’amour de Dieu, du Dieu saint et tout-
puissant. L’appréciation de la douceur et de la grâce de Dieu envers nous ne doit jamais nous amener à oublier sa grandeur et sa sainte puissance. Nous devons penser toujours à lui avec révérence et crainte. Quand nous nous présentons devant lui pour lui rendre grâces et louanges, nous devons nous rappeler que nous nous présentons à notre Roi. Quand nous prions devant lui, nous devons être conscients que nous nous prosternons comme
pécheurs devant celui qui est saint. Et quand nous pensons, comme nous aimons à penser, à sa miséricorde et à sa grâce, nous devons nous réjouir avec humilité et piété (crainte sainte).
Christ lui-même parlait toujours de Dieu avec un profond respect, et nous devons faire de même. Souvenons-nous que l’amour à qui manque le respect n’est pas un véritable amour.

III. Le chrétien doit obéir à Dieu sans question et avec amour.

Notre Seigneur lui-même dit que la profession d’être chrétien, si elle n’est accompagnée d’obéissance, ne vaut rien. « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis?» (Luc 6 : 46). Il ne vaut rien de savoir ce que Dieu aime et veut, sans le faire. Si nous persistons à suivre notre propre volonté, nous ne pouvons pas être ses enfants. Nous aurons la paix seulement en nous soumettant avec joie à la volonté de Dieu, même quand nous ne pouvons comprendre cette volonté. Si nous connaissons réellement l’amour de Dieu, si nous l’aimons sincèrement, nous lui obéirons sans difficulté, parce que nous voulons lui obéir. Les vrais chrétiens ont une telle confiance dans l’amour et la sagesse de Dieu, qu’ils ne disputent jamais ses commandements, qu’ils les gardent sans aucune hésitation. Christ lui-même ne voulait pas se plaire à lui-même. Il faisait toujours la volonté de Dieu, et nous devons, nous aussi, la faire.

IV. Le chrétien doit être saint.

En priant pour ses disciples, Jésus demande à Dieu. « Sanctifie-les par ta vérité. » (Jean 17 : 17). Paul écrit aux Corinthiens : « Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’Esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. » (2 Cor. 7 : 1). Nous avons déjà expliqué ce sujet dans la première partie de ce livre, et nous avons vu que notre devoir est de ressembler à Christ. Dieu nous donne son Esprit pour nous sanctifier, et nous devons nous-mêmes l’aider à achever cette œuvre dans nos cœurs, en nous efforçant toujours
d’être saints, en abandonnant tout ce qui est mauvais, en nous rendant maîtres de tout mauvais désir, et en suivant humblement notre Sauveur. Ce ne sera pas facile ; mais nous avons, dans le Saint-Esprit, un Aide invincible. (Cf. Eph. 5 :1).

V. Le chrétien doit être juste, c’est-à-dire qu’il doit toujours agir d’une manière sainte, montrant à tous, par ses actions et par sa conduite tout entière, la sainteté de son cœur.  C’est ainsi que Paul dit à Timothée qu’il doit rechercher la justice (1 Tim. 6:11). Nous devons être justes dans toutes les relations de la vie. Au commencement du Sermon sur la Montagne (Matth. 5), notre Seigneur nous explique quelles espèces d’hommes sont justes. Il nous montre que, quoique la justice, – la juste action et la juste conduite, – ne soit pas identique avec l’amour, c’est dans l’amour qu’elle a sa source et Saint Paul parle de « la foi, opérant par l’amour ». Le juste connaît la vérité de Dieu, et il l’aime. Il connaît son devoir, et il le fait, quelle que soit la difficulté, quel que soit le prix. Il nous faut nous rappeler toujours que notre religion n’est pas quelque chose que nous connaissons intellectuellement, ou
que nous approuvons par la raison, mais qu’elle doit être une puissance qui domine notre vie tout entière, qui se montre dans toutes nos pensées, dans toutes nos actions, et dans toutes nos paroles.

VI. Le chrétien doit être humble et modeste.

Jésus a dit : « Heureux les débonnaires. » (Matth. 5 :5), et Saint Paul insiste beaucoup sur la nécessité de cette grâce dans l’épître aux Philippiens (2 :3-8). II parle de l’exemple
donné par notre Seigneur, en nous rappelant l’humilité extraordinaire de Jésus. Si, à cause de son amour pour nous et de son désir de nous aider, Jésus, Fils de Dieu, s’est dépouillé lui-même de la gloire qu’il possédait avec son Père, est venu sur la terre, est né comme un petit bébé, est devenu homme en obéissant toujours à ses parents, a souffert avec humilité la malice et la haine des méchants, portant lui-même la honte de nos péchés en mourant enfin en agonie pour nous en sauver, – si Jésus, Fils de Dieu, s’est tellement humilié, ne pouvons-nous pas nous-mêmes être humbles ? L’orgueil est peut-être le péché spirituel le plus terrible et le plus nuisible. Il n’y a aucune place pour l’orgueil dans le cœur du chrétien. Nous n’avons rien de quoi nous puissions nous enorgueillir. Nous avons maintes raisons pour nous humilier. Le vrai chrétien est toujours humble et modeste. Le souvenir de ce que Christ a souffert pour lui le rend toujours humide, et son humilité se montre dans sa conduite,
dans son humilité devant Dieu, et dans son manque d’orgueil envers les hommes. Le vrai chrétien ne veut jamais dominer sur ses semblables ; il est toujours prêt à reconnaître que les autres le dépassent en sainteté ; il est toujours doux et aimable envers tout le monde. S’il est placé dans une position de pouvoir et d’autorité, il ne devient pas, à cause de cela, orgueilleux ou vain, ou dur ou sévère envers ceux qui se trouvent au-dessous de lui. II se souvient de l’humilité de Christ, et il se réjouit de pouvoir servir et aider les hommes, comme l’a fait Christ lui-même. (Voir Eph. 5 : 21).

VII. Le chrétien doit être reconnaissant et joyeux.

Saint Paul dit : « Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. » (Eph. 5 : 20). Premièrement, nous devons le remercier toujours pour tous les bienfaits qu’il nous accorde si abondamment en son Fils, pour le pardon de nos péchés, pour l’œuvre de son Esprit dans nos âmes, et pour l’espérance qu’il
nous a donnée d’une heureuse vie dans le ciel. En second lieu, chaque jour nous rappelle son amour et les soins qu’il prend pour nous aider. Ses bienfaits sont innombrables, et il nous les
donne sans cesse. C’est par sa puissance que nous vivons. Tout ce que nous possédons est réellement à lui, ce n’est pas à nous. Nous vivons de jour en jour sous sa protection. De jour en jour son amour pourvoit à nos besoins. II fait pour nous beaucoup plus que cela. Il nous donne la joie et le bonheur, les bienfaits et l’amour de notre vie de famille, et l’œuvre variée de l’Eglise pour nous aider et bénir, et la joie continuelle de sa présence avec nous. Mais, malgré tout cela, nous sommes souvent ingrats. Nous oublions souvent toutes ces choses. Quand un petit désagrément survient, nous lui permettons de dominer sur toutes nos pensées, et nous amener à penser indignement A Dieu. Et même dans nos prières nous demandons outre mesure ; il y manque trop souvent la reconnaissance. Nous devons toujours rendre grâces à Dieu, « en publiant ses louanges, non seulement de la bouche, mais surtout par notre vie ; en nous attachant à son service, et en marchant devant lui en justice et en sainteté jusqu’à la fin de nos jours ».

VIII. Le chrétien doit prier Dieu continuellement.

Jésus nous dit qu’il nous faut toujours prier, et ne point nous relâcher (Luc 18 : 1). Et Saint Paul dit : « Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. » (Eph. (6 : 17-18). Il est impossible de trop prier, si nous prions comme il faut, et si nos prières ne sont pas séparées de notre vie active. La plupart de nous sont faibles parce que nous prions trop rarement
et assez mal. Prier, ce n’est pas seulement demander à Dieu ce dont nous pensons que nous avons besoin ou ce que nous voudrions avoir. La vraie prière est semblable aux prières de
Christ. C’est une communion avec Dieu dans laquelle nous nous donnons à lui en adoration et en amour, en attendant humblement et avec soumission la révélation de sa volonté. La prière ne doit jamais devenir un pur devoir fait quand nous nous levons le matin et quand nous nous couchons le soir. Elle doit être une habitude ininterrompue et une joie continuelle. Tous les grands serviteurs de Dieu ont toujours été, et sont actuellement, des hommes qui prient continuellement. Il n’y a aucun moment tellement court que nous ne puissions y prier Dieu. Quand nous sommes occupés de notre travail, nous pouvons élever nos cœurs à Dieu. Et il se donnera à nous quand nous prions, remplissant nos cœurs de sa grâce, en nous donnant le pouvoir dont nous avons besoin pour le servir.

IX. Le chrétien est te serviteur de Dieu.

Nous devons être de bons et fidèles serviteurs (Matth.25 : 21) ; nous servons Christ, le Seigneur (Col. 3 : 24), et notre service continuel sera perfectionné dans le ciel, où les
serviteurs de Dieu « le servent nuit et jour dans son temple » (Apoc. 7 : 15). Il n’existe aucune dignité plus grande, ni aucune joie plus profonde et plus pure, que de servir Dieu, Mais nous devons le servir seul. II ne consentira jamais à partager notre service avec un autre maître. Nous devons nous efforcer toujours de le servir en toute chose. Il y a beaucoup de choses que Dieu veut que nous fassions. Quelquefois il nous donne des tâches difficiles, que nous voudrions éviter ; mais, si nous l’aimons sincèrement, nous trouverons que son service, c’est la liberté parfaite. II y a dans le service de Dieu une joie merveilleuse qui nous donne la paix. Nous devons appartenir entièrement et seulement à lui, pour faire toujours et en toute chose sa volonté parfaite. Un tel service nous rendra bien heureux, et dans la vie actuelle et dans la vie à venir.