
La tentation se présente pour le croyant lorsqu’il se trouve dans une situation où il entend simultanément deux appels: l’un qui le pousse à transgresser la volonté de Dieu, l’autre à faire ce qu’il sait être la volonté de Dieu.
La tentation est une mise à l’épreuve, un test du croyant. En hébreu et en grec, le même mot désigne à la fois la tentation et l’épreuve.
1. Satan et la tentation
Satan porte aussi le nom de « tentateur » (1 Th 3:5; Mt 4:3). Son but est de détourner le croyant de Dieu ou de la voie de l’obéissance à Dieu (Ac 5:3; 2 Co 2:11). A cette fin, il cherche constamment à insinuer le doute et à entraîner à la rébellion; il désire amener le croyant à douter que les voies de Dieu soient bonnes, justes et parfaites (cf. Ge 3:1-6).
Satan incite l’homme soit à faire ce qui est contraire à la volonté de Dieu, soit à ne pas faire ce que Dieu demande; il veut aussi l’inciter à faire ce que Dieu a dit, à un moment qui n’est pas celui de Dieu (cf. 1 S 13:8-14 où l’on peut distinguer les trois éléments).
Satan cherche toujours à pousser à la défaite celui qu’il attaque (1 Pi 5:8), et pour mieux y parvenir il se déguise même en « ange de lumière » (cf. 2 Co 11:14).
2. Dieu et la tentation
Le diable ne peut tenter qu’avec la permission de Dieu (Job 1:12; Job 2:6; cf. Mt 4:1; Lu 22:31).
Dieu permet la tentation car elle constitue une épreuve de la foi destinée à fortifier le croyant (Ja 1:2-4, Ja 1:12; 1 Pi 1:6-7). Mais, en même temps, Dieu contrôle la tentation, en mesure l’intensité (1 Co 10:13a; 2 Th 3:3) et donne la possibilité d’en triompher (1 Co 10:13b; 2 Pi 2:9). Dieu n’enlève donc pas la tentation, mais il aide à ne pas faillir (Jn 17:15).
L’affirmation de Ja 1:13 fait ressortir que Dieu n’incite jamais l’homme à commettre le mal; Dieu ne dresse jamais un piège pour que le croyant soit pris.
La requête « ne nous induis pas en tentation » (Mt 6:13), signifie littéralement: « ne nous introduis pas dans la tentation« , ou « ne nous expose pas à la tentation » ou encore « préserve-nous d’entrer dans les vues du tentateur« .
Dans le texte original, le même terme que « tenter » est utilisé lorsque Dieu éprouve, c’est-à-dire veut faire ressortir les sentiments secrets des hommes (Ex 16:4; De 8:2; Ge 22:1; cf. Ga 4:13-14). C’est un acte positif qui conduit à une purification et à la sanctification.
3. L’homme et la tentation
Toute tentation ne procède pas directement de Satan et il ne faut pas la lui attribuer d’une façon automatique et systématique (Mc 7:20-23). A cause de sa nature pécheresse, il existe dans l’homme lui-même une amorce au mal: sa convoitise (Ja 1:14; 1 Pi 2:11), c’est-à-dire « les mauvais désirs qu’il porte en lui, qui l’appâtent, le séduisent et l’entraînent » (Ja 1:14 Kuen).
- Le passage de 1 Jn 2:15-16 met en évidence trois types de convoitises:
- La convoitise de la chair, ou les désirs mauvais de la nature humaine (cf. Ro 7:21-23; Ga 5:16-17). Exemples: Guéhazi en 2 R 5:20-24; Saül en 1 S 28:4-8.
- La convoitise des yeux, soit le désir avide de voir ou de posséder ce que l’on voit. Exemples: Lot en Ge 13:10-11; David en 2 S 11:2-4; Acan en Jos 7:19-21.
- L’orgueil de la vie, soit la poursuite et la griserie de la puissance et de la gloire, l’assurance dans ses propres ressources, la sécurité placée dans les choses terrestres. Exemples: Ozias en 2 Ch 26:14-18; l’homme riche en Lu 12:16-21.
Bien qu’Adam et Eve se soient trouvés dans une situation particulière à cause de l’absence de nature pécheresse, on peut voir un parallèle entre 1 Jn 2:16 et le processus de leur tentation en Ge 3:5-6 où apparaissent les expressions « bon à manger« , « agréable à la vue » et « précieux pour ouvrir l’intelligence« .
La tentation place l’homme devant un choix qui appelle une décision.
La tentation n’est pas le péché; c’est le fait de choisir la proposition de Satan qui donne naissance au péché (Ja 1:15).
Si le croyant a péché, Dieu lui offre la possibilité d’un nouveau départ sur la base de 1 Jn 1:9; 1 Jn 2:1-2.
4. La victoire dans la tentation
Christ comprend nos faiblesses ayant lui-même subi la tentation, mais sans jamais y céder (Hé 4:15; cf. 1 Co 10:13) et il peut secourir ceux qui sont tentés (Hé 2:18; Ap 3:10). Il fait remporter des victoires à ceux qui sont en communion avec lui (2 Co 2:14; 1 Jn 5:4-5) comme il a triomphé lui-même de Satan (Col 2:15).
Pour vaincre, le croyant doit résister au diable en ayant une foi ferme et en se soumettant à Dieu (1 Pi 5:9; Ja 4:7; cf. Hé 11:24-26). Dieu a créé l’homme libre et doué de volonté; la tentation offre l’occasion d’exprimer un choix dont l’homme est responsable.
La parole de Dieu est une arme à la disposition du croyant comme elle le fut pour Christ (Mt 4:4, Mt 4:7, Mt 4:10; cf. 1 Jn 2:14b).
La prière et la vigilance sont encore deux moyens que le Seigneur donne au croyant pour lui éviter de tomber dans la tentation (Mt 26:41; 1 Pi 5:8).
Lorsque c’est possible, le croyant doit prendre la décision de s’éloigner, voire de fuir loin de la source de la tentation (Ge 39:12; 1 Ti 6:11).
Voyez le schéma « Tentation », qui montre les interactions entre Dieu, le croyant et Satan, et comment se fait le choix entre « victoire » ou « défaite »