A/ La chute
1. La situation initiale
- En créant Adam et Eve, Dieu leur donne la liberté de rester attachés à leur Créateur ou de se détourner de lui.
Pour qu’ils puissent exercer cette liberté, Dieu place dans le jardin d’Eden l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Ge 2:8-9).
- Dieu leur donne également le capacité de choisir en les avertissant des conséquences de leur choix (Ge 2:17).
- Jouissant de ces deux qualités, Adam et Eve sont responsables de leur décision.
Le choix d’Adam et Eve ne porte pas seulement sur le fait de manger ou non un fruit, mais avant tout sur celui de rester attachés à Dieu ou de se détourner de lui.
2. La tentation
Lorsque Satan s’approche d’Eve,
- il jette le doute sur la parole de Dieu (Ge 3:1);
- il ment en ce qui concerne les conséquences de la désobéissance (Ge 2:17 et Ge 3:3 comparés avec Ge 3:4; cf. Jn 8:44);
- il laisse sous-entendre que Dieu les prive de quelque chose de meilleur et qu’ils manquent de connaissance (Ge 3:5). Ainsi Satan jette le discrédit sur Dieu. Il met en doute la bonté de Dieu en prétendant qu’il restreint leur liberté;
- il suscite en eux l’orgueil en leur promettant de devenir comme Dieu (Ge 3:5).
3. La chute (péché originel)
Adam et Eve
- se détachent de leur Créateur (cf. Jn 14:15; Jn 15:9-10; De 6:1, De 6:5; De 11:1; Mt 22:37) et leur amour pour lui s’affaiblit; ils ne lui font plus entièrement confiance;
- recherchent d’abord un intérêt personnel (« ouvrir l’intelligence ») et leur propre gloire (« être comme Dieu ») (Ge 3:5-6);
- ne prennent pas garde aux conséquences de leur acte (cf. Pr 14:12);
- cèdent à la tentation (en contraste: cf. Lu 4:1-13);
- désobéissent à la parole de Dieu (Ge 2:17 comparé avec Ge 3:6).
Notes
Cette leçon démontre la fausseté de certaines accusations portées contre Dieu.
- On ne peut pas reprocher à Dieu d’avoir donné la liberté de choisir à Adam et Eve, car sans cette liberté ils n’auraient pas eu une position supérieure aux animaux.
- Dieu n’est pas responsable du mauvais choix d’Adam et Eve puisqu’il les avait dotés des facultés qui leur permettaient de bien choisir.
- Dieu ne les a pas tentés par la présence de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car il leur avait déjà démontré qu’il leur accordait le meilleur en toutes choses.
- Dieu n’est pas injuste d’avoir condamné Adam et Eve puisqu’ils avaient une information suffisante sur les conséquences de leur acte avant de le commettre.
B/ Les conséquences de la chute pour l’homme
Par la chute, le péché est entré dans le monde (Ro 5:12), bouleversant totalement l’ordre dans la création de Dieu. Ses effets se font sentir dans tous les domaines.
1. Conséquences sur le plan physique
- La souffrance, la maladie et la fatigue (cf. Ge 3:16-19);
- la vie sur une terre dégradée et hostile (Ge 3:18-19; Ro 8:19-22; Ex 23:29; cf. Es 11:1-10);
- la mort corporelle (Ge 3:19; Ge 5:5-31).
2. Conséquences sur le plan spirituel
- La mort spirituelle (rupture de la relation avec Dieu) (Ro 6:23a; Es 59:2; Ep 2:1-3; cf. Ge 3:23);
- la condamnation, la colère de Dieu (Ro 5:18a; Jn 3:36);
- l’esclavage envers Satan (cf. Ep 2:2; 1 Jn 5:19; Hé 2:14-15).
3. Conséquences sur le plan moral
- La connaissance du bien, sans pouvoir l’accomplir (Ro 2:15; cf. Ge 2:17; Ge 3:6);
- la connaissance du mal, sans pouvoir s’en libérer (Ro 2:15);
- la perversion du sens religieux (Ro 1:21-23);
- la peur (Ge 3:10; Hé 2:15);
- le refus de porter la responsabilité de ses fautes (Ge 3:11-13).
Note
La honte de la nudité qu’éprouvent Adam et Eve ne se manifeste pas entre eux en tant que couple mais vis-à-vis de Dieu et de l’environnement. Il ne faut pas déduire de Ge 2:25 et Ge 3:7-8 que la vue de la nudité entre mari et femme soit honteuse (cf. Ca 4:1-7; Ca 5:9-16; Ca 7:2-10; 1 Co 7:2-5; 1 Ti 4:4). La Bible parle librement du corps humain.
4. Conséquences sur les facultés de l’homme
La chute n’a pas détruit l’image de Dieu dans l’homme, mais l’a fortement altérée. L’homme dispose encore des facultés que Dieu lui a données mais, à cause de la chute, il est enclin à en user pour le mal.
- Il utilise sa créativité pour le mal (cf. Jé 10:3-5; Ro 1:23) et non seulement pour le bien (cf. Lu 10:30-37);
- son intelligence est obscurcie (Ro 1:21; Ep 4:18) et sa connaissance peut être erronée et imparfaite (Col 2:8; Ro 1:22);
- sa volonté n’est plus en harmonie avec celle de Dieu (Mt 23:37; Jg 17:6) bien qu’il puisse accomplir des actes en accord avec la loi de Dieu (Ro 2:14-15);
- en utilisant sa capacité d’apprécier et de choisir, l’homme peut opter pour ce qui est selon Dieu ou le refuser (Jos 24:15; 1 Th 1:9; Jon 1:2-3; 2 Th 1:8; 2 Th 2:12);
- l’homme est capable d’aimer le mal (2 Ti 3:4; Mt 6:24; 1 Jn 2:15) et il peut même haïr (Ps 25:19);
- en pensant à l’éternité, l’homme peut éluder le sujet et nier la réalité de l’au-delà et de l’existence de Dieu (1 Co 15:12; Ps 14:1);
- l’homme peut mal user de son autorité sur la création (cf. De 20:19-20).
Note
Pourtant Dieu n’a pas abandonné l’homme; au moment où celui-ci est tombé dans le péché, Dieu est intervenu et a fait une promesse (Ge 3:15; cf. 1 Ti 2:4; 2 Pi 3:9) qui sera accomplie par Jésus-Christ (Ro 5:15-21).
C/ Le péché
1. Définition du péché
Dieu a établi un ordre (une loi) pour le monde physique (lois naturelles), pour la société (famille, relations humaines, relations entre l’homme et le monde physique), pour l’individu (vie de l’âme et vie corporelle) et pour la relation entre l’homme et Dieu (cf. De 4:1-2; De 6:1-2). De cette manière, Dieu recherche le bien et le bonheur des hommes (cf. De 4:40; De 6:24).
Le péché est
- la transgression de la loi de Dieu (1 Jn 3:4);
- la rébellion contre Dieu (De 9:7; Es 65:2; Ep 5:6);
- le mépris de Dieu et de son amour (Ro 2:4);
- le rejet de Jésus-Christ (Jn 16:9; Jn 3:19).
Note
Pour ceux qui disposent de la révélation biblique, l’infraction est la désobéissance à la parole écrite de Dieu; pour ceux qui ne disposent pas de cette révélation, l’infraction est la transgression de la loi écrite dans leur cœur (Ro 2:14-15) en plus du rejet de la révélation de Dieu au travers de la création (Ro 1:19-21).
2. L’origine du péché dans le monde
Le péché est entré dans le monde par l’acte de désobéissance d’Adam et Eve au commandement de Dieu (Ge 2:16-17; Ge 3:1-6; Ro 5:12a).
3. L’universalité du péché
Le péché est universel, il atteint tous les hommes et toute la création; par hérédité, tous naissent avec une nature de péché (Ro 3:23; Ro 5:12b; Ep 2:3b; Ro 8:19-21).
La loi de Dieu rend l’homme conscient de l’existence de sa nature de péché (Ro 7:7; Ro 3:20).
Tout être humain manifeste sa nature de péché:
- en n’aimant pas Dieu ou en se comportant comme s’il n’existait pas, c’est-à-dire en transgressant le plus grand commandement (Mt 22:37-38);
- en cédant aux convoitises et aux tentations de la vie quotidienne (Ja 1:15; cf. 1 Jn 2:15-16);
- en refusant de croire en Jésus-Christ (Jn 16:9; cf. Jn 5:38-40).
4. La nature de péché et les actes de péché
Il faut toujours faire la différence entre le péché et les péchés (1 Jn 3:5), c’est-à-dire entre
- la nature de péché (Ro 6:16-17; Ro 7:20; Hé 3:13; Ps 51:7) et
- les actes de péché (Col 3:5-8; Ep 2:1; Ps 51:11).
Les passages de Mc 7:20-23 et Ga 5:19-21 font ressortir les deux aspects.
Tous les hommes sont égaux en ce qui concerne leur nature de péché; ils ont tous une égale culpabilité devant Dieu: le brigand (Lu 23:39-43) et le jeune homme riche (Lu 18:18-22) sont pécheurs dans la même mesure en ce qui concerne leur nature.
Par contre, le nombre et le caractère des actes de péché diffèrent d’une personne à l’autre.
Quels que soient le nombre et le caractère des péchés qu’un individu ait commis, il est perdu car sa nature est corrompue: « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Ro 3:23). D’ailleurs, même la personne la meilleure aux yeux des hommes a commis de nombreux actes de péché; celle qui estime avoir commis moins de péchés qu’une autre n’est pas justifiée pour autant (cf. l’exemple du pharisien en Lu 18:11).
5. Les conséquences du péché
L’existence du péché entraîne de très lourdes conséquences:
- la rupture de la relation avec Dieu (= mort spirituelle) et la mort physique (Ep 2:1-3; Ro 6:23a; Ge 2:17; Ge 3:8, Ge 3:19; Ge 5:5);
- la condamnation sous le jugement de Dieu (Mt 25:46; Jn 3:36);
- les souffrances morales et physiques (Ge 3:10, Ge 3:16-19a; Ro 8:20-23);
- l’obscurcissement de l’intelligence et l’endurcissement moral (Ep 4:17-18; Ro 1:21-22, Ro 1:25).
6. Le remède au péché
Dieu a tant aimé les hommes qu’il a donné son Fils. Jésus est venu ici-bas dans le but de s’offrir en sacrifice à la croix, d’y mourir pour permettre le pardon des péchés de tous ceux qui croient en lui (Mt 26:28; Hé 9:22, Hé 9:26; Lu 24:46-47) et de les justifier par sa mort et sa résurrection (Ro 5:8-9, Ro 5:19b; Ro 4:25).
Ce n’est qu’en s’appropriant par la foi l’oeuvre de Christ que l’homme est justifié par la grâce de Dieu (Ro 3:24; Ro 5:1-2) et qu’il peut entrer dans le royaume de la lumière (Col 1:12-14).
Par l’œuvre de Christ, la position de l’homme devant Dieu est réglée tant en ce qui concerne le péché (Ro 8:1, Ro 8:3; 2 Co 5:21) que les péchés (Es 53:5-6; 1 Jn 1:7, 1 Jn 1:9; Jn 2:1-2).
Compléments
Le péché contre le Saint-Esprit ou « péché impardonnable ». Bien des personnes se demandent s’ils avaient « blasphémé contre le Saint-Esprit » et ne pourraient donc plus être pardonnés.