A. L’inspiration de la Bible
1. Définition de l’inspiration
L’inspiration est l’action surnaturelle de l’Esprit de Dieu sur les auteurs bibliques afin que leurs écrits correspondent exactement à ce que Dieu voulait leur faire écrire pour communiquer la vérité. La Bible est ainsi non la parole des hommes mais la Parole de Dieu (2 Pi 1:20-21; 2 Ti 3:16 ; Jér 1:9; 30:2; Ex 24:4). Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, c’est Dieu en personne qui parle.
2. La nécessité de l’inspiration
- L’homme, créé par Dieu, ne peut pas connaître la pensée de son Créateur si celui-ci ne lui parle pas. Il est indispensable que Dieu communique avec lui pour expliquer ses actes, et révéler ses plans. C’est pourquoi Dieu a parlé à l’homme des l’origine (Gen 1:28). Cependant la révélation de Dieu est encore plus indispensable depuis la chute, car la pensée de l’homme pécheur est étrangère à celle de Dieu, elle lui est même opposée (Eph 4:17-20; Col 1:21; Es 55: 7-9; cf 2 Co 10:4-5).
- Certaines vérités peuvent être découvertes par l’homme au moyen de son intelligence naturelle et de sa raison (Ro 1:19-20); mais les vérités essentielles pour le salut de l’homme ne peuvent être connues que par une révélation de Dieu lui-même (1 Co 2:6-12; Jn 8:38; 16:12-15). La transmission de ces vérités rendait indispensable l’inspiration divine de la Bible.
- Les apôtres, et tous les croyants de l’histoire, ont pu parler avec autorité parce qu’ils ont cru a la Parole inspirée de Dieu (Act 24:14; 4:25; 1 Ti 1:15; 2 Ti 3:14-15; Tit 3:8). L’inspiration divine de la Bible donne à la prédication de l’évangile son fondement et par conséquent sa valeur et son autorité.
3. La nature de l’inspiration
a) Rôle des écrivains: Toute l’Ecriture est « Inspirée de Dieu » (Litt: « exhalée (ou soufflée)) par Dieu » ( 2 Ti 3:16). Les écrivains sacrés ont été « poussés » ( litt: »mus, emportés » cf Ac 27:17) à parler ( 2 Pi 1:21). Ils ne sont que des instruments conscients ( 2 Sam 23:1-3; Jér 7:1-3; Mal 1:1; Gal 1:6-12; 1 Th 2:13; 2 Pi 3:2; etc.) à la disposition de l’Esprit de Dieu ( Act 1:16; Act 28:25; Héb 3:7).
b) Inspiration verbale: Dieu n’a pas simplement communiqué l’idée qu’Il voulait transmettre, mais aussi les termes précis que les auteurs devaient employer. (cf Jér 1:9 et * Jn 8:58 temps du verbe de Ex 3:14 * Ga 3:16, singulier de Gen 12.7; * Héb 2:11-12; Héb 4:7 …).
L’inspiration verbale porte exclusivement sur les textes en langues originales
c) Perfection divine et personnalité des écrivains. Comment communiquer sans erreur la pensée divine tout en préservant la personnalité de l’écrivain? C’est le miracle de l’inspiration. (cf naissance miraculeuse de Jésus: Luc 1:35; He 7:26) Comme Jésus-Christ était à la fois vrai Dieu et vrai homme, de même la Bible est en même temps Parole vraiment divine et parole vraiment humaine.
En résumé : Dieu, qui est la Parole ( Jn 1:1), prend l’initiative, choisit un homme et s’empare de lui; le Saint-Esprit contrôle son intelligence, sa raison et son caractère, l’inspire et, au travers de lui, s’adresse au monde.
d) Inerrance de l’Ecriture : L’Ecriture est une révélation parfaite (cf Ps 19:8-9). Dieu, qui est parfait, l’a entièrement inspirée de façon à garantir son infaillibilité.
Cela ne signifie pas que Dieu a révélé tout ce qu’il aurait pu communiquer (cf Deut 29:29; Jn 20:30-31), mais l’Ecriture apporte tout ce que Dieu a voulu révéler (cf Jud 3).
4. Le témoignage de Jésus-Christ à l’inspiration
Le plus grand témoignage rendu à l’inspiration des Ecritures est celui de Jésus. Il se réfère constamment à elles en leur reconnaissant une totale exactitude et une autorité incontestée :
– il commence son ministère en citant un passage d’Esaïe (Luc 4:16-21);
– il a recours à l’Ecriture pour repousser les tentations du diable (Mt 4:4,7,10);
– Il considère que les hommes et les événements faisant l’objet des récits de l’Ancien Testament ont eu une existence historique; (la création en Mt 19:4; le sacrifice d’Abel en Luc 11:51; Noé et le déluge en Mt 24:37-39; le serpent d’airain en Jn 3:14; Elie et Elisée en Luc 4:25-27; Jonas en Mt 12:40-41; etc.);
– il demande que les hommes croient la Parole écrite (Jn 5:39,46; Luc 10:26; 16:29,31) et il la place bien au-dessus des traditions religieuses (Mc 7:8-9) car elle seule est la vérité (Jn 17:17).
Jésus atteste globalement l’Ancien Testament dans ses trois parties littéraires : la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes (Luc 24:44).
Il sanctionne aussi par avance l’inspiration du Nouveau Testament :
– les Evangiles (« L’Esprit… vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Jn 14:26);
– Les Actes et les Epîtres (« L’Esprit vous conduira dans toute la vérité », Jn 16:13-14);
– l’Apocalypse (« L’Esprit… vous annoncera les choses à venir », Jn 16; 13).
Ainsi le témoignage de Christ englobe toute l’Ecriture.
5. L’actualité du texte inspiré
L’Esprit de Dieu qui a inspiré la Bible l’utilise maintenant pour agir en celui qui la lit (Ro 10:17).
La Bible n’est pas seulement le recueil des paroles que Dieu a prononcées autrefois en des circonstances particulières. Si elle est un document historique, elle est bien davantage que cela. Elle demeure de nos jours le message de Dieu. Elle est la Parole que Dieu adresse aujourd’hui au monde. Elle ne passe pas (Mt 24:35; 1 Pi 1:23).
L’Ecriture communique la pensée, les intentions, l’action, la grâce, l’amour et les exigences de Dieu pour le moment présent. Elle vise à ce que l’homme d’aujourd’hui soit conformé à l’image de Christ (cf 2 TV 3:16-17).
Malgré tous les assauts dont elle est victime, l’Ecriture subsiste car elle ne peut être anéantie (Jn 10:35; 1, Pi 1:23,25).
B. L’autorité de la Bible
Toute la qualité de la marche chrétienne dépend de la reconnaissance de l’autorité – et donc de l’inspiration – de la Bible. ( Héb 4:12; 2 Ti 3:16-17; Jn 8:31-32).
1. La source de l’autorité de la bible
L’autorité de la Bible procède de Celui dont elle émane, le Dieu trinitaire: Père, Fils et Saint-Esprit. Elle n’est pas un livre humain mais la Parole de Dieu ( 1 Th 2.13). Elle est la vérité pour tous les hommes de tous les temps ( Jn 17.17; Mt 24.35)
- Dieu est à l’origine de toutes choses; il est souverain et exerce l’autorité ( Rm 11:36; Ac 17:24)
- Christ est au-dessus de tout nom ( Ep 1:20-21), Il est Seigneur et Maître ( Col 2:10; Jn 13:13). Sa position lui confère une autorité absolue ( Mt 28:18)
- L’Esprit est souverain. Il a inspiré les écrivains sacrés ( 2 Pi 1:21; Jn 16:13-15).
2. La reconnaissance de l’autorité de la bible
La Bible est donc la règle suprême en matière de foi et de vie. Elle possède l’autorité absolue en elle-même, pour tous les hommes.
- Pour l’incroyant, elle détermine le jugement (Jn 12:47-48; Jn 5:45; Deut 18:19)
- Pour le croyant qui en reconnaît l’autorité par la foi et elle lui apporte le salut et constitue la norme de son comportement. (Jn 5.24; Ps 119.105)
a) Par le peuple d’Israël
Le peuple d’Israël a reconnu les écrits sacrés :
- comme la révélation de la volonté divine (Ex 24:4,7; 2 R 22:8,13; Né 8:1-3,5-6);
- comme la règle divine pour la foi et le comportement des croyants (Jo 1:8; 1 R 2:3). Ces écrits devaient être connus de tout le peuple (Dt 31:9-13) et pratiqués (Dt 27:26). La malédiction était prononcée sur ceux qui ne les mettaient pas en pratique (Deut 27:26; Jer 11:3).
Plus d’une fois, des hommes de Dieu se sont basés sur ce qu’avaient dit les prophètes (Zach 1:3-6; Dan 9:2; Jér 26:17-18), démontrant ainsi que l’autorité de la parole des prophètes était reconnue.
b) Par Jésus-Christ, le fils de Dieu
- Il citait fréquemment les Ecritures (Luc 4:16-21; Mt 21:42; Luc 22:31; Luc 24:27 etc.)
- Il répondait au diable par : « il est écrit… » ( Mt 4:1-10; cf Deut 8:3; Deut 6:16,13);
- Il opposait l’Ecriture aux traditions humaines ( Mt 15:3-6);
- Il sanctionnait par avance les écrits du Nouveau Testament (Jn 14:26; Jn 16:13-14);
- Il affirmait que « l’Ecriture ne peut être anéantie » (Jn 10:35).
c) Par l’Eglise primitive
Les apôtres et les croyants de l’Eglise primitive reconnaissaient l’autorité de l’Ancien Testament (Act 1:16; 4:25; 15:15-18). En effet:
- les paroles du prophète j Esaïe étaient considérées comme des ordres donnés par le Seigneur (Act 13:47);
- l’apôtre Paul établissait la doctrine chrétienne « d’après les Ecritures » (Act 17:2-3; 28:23; Gai 3:8; Ro 4:3);
- c’est en consultant les Ecritures que l’on contrôlait- si l’enseignement apporté était exact (cf Act 17:11).
Les écrits des apôtres ont été considérés a leur tour comme la parole de Dieu qui fait autorité, et ils furent mis au môme niveau que « les autres Ecritures » (2 Pi 3:15-16). La prédication des apôtres était déjà reçue comme parole de Dieu (1Th 2:13) et elle ne devait-pas être remise en question (Gai 1:8). Lorsque les écrits des apôtres se sont répandus, il a fallu qu’ils soient portés a la connaissance de tous les frères et des Eglises (1 Th 5:27; Col 4:16).
L’apôtre Paul dit que les prophètes du Nouveau Testament révèlent le mystère de Christ (Ro 16:26; cf Eph 3:3-5) et que leurs écrits doivent être communiqués à toutes les nations pour les; amener â la foi et a l’obéissance à Dieu.
3. Les conséquences de l’autorité de la Bible pour le croyant
Affirmer que la Bible est l’autorité suprême ne suffit pas. Son autorité est réellement reconnue lorsque ses affirmations sont mises en pratique et que la vie du croyant est conforme à ses exigences (Jc 1:22-25; Ez 33.30-32). Il en découle alors la bénédiction (Jacq 1:25)
Exemple:
En découvrant le message du livre de la loi, le roi Josias a immédiatement voulu s’y conformer et il a agi en se soumettant à son message (2 Chr 34:33; 2 Rois 23:1-24). Par contre le roi Jojakim brûla le livre de Jérémie, et Dieu prononça un jugement terrible contre lui (Jér 36:14-32).
Toute la qualité de la marche chrétienne dépend de l’autorité qui est reconnue à la Bible puisqu’elle exprime la volonté de Dieu lui-même (cf Jos 1:7-8; Ps 1).
Lu Bible manifeste son autorité en exerçant une action profonde dans la vie du croyant (He 4:12; 2 Ti 3:16-17; Jn 8:31-32).
C. L’unité interne de la Bible
La Bible est composée de 66 livres différents écrits par des auteurs très divers, en de multiples circonstances, au cours d’une très longue période et en des lieux très différents. Pourtant cet ensemble présente une unité extraordinaire qui est un témoignage de plus à l’inspiration divine des Ecritures.
1. Unité malgré la diversité des époques
Plus de 1500 ans se sont écoulés entre le premier et le dernier écrivain sacré:
- Moïse écrivit autour de l’an 1450 avant Jésus-Christ,
- les écrits les plus récents du canon du Nouveau Testament nous proviennent de la main de l’apôtre Jean, qui écrivit à la fin du premier siècle de l’ère chrétienne.
Malgré les profonds changements survenus durant un si long laps de temps dans tous les domaines (culture, connaissances, religions environnantes, situations politiques), toutes les parties de la Bible s’accordent les unes avec les autres en un tout homogène.
2. Unité malgré la diversité des écrivains et des circonstances
Plus de quarante écrivains ont participé à la rédaction de la Bible. Certains ne sont pas connus, plusieurs livres ne comportant aucune mention d’auteur.
Les écrivains étaient très différents les uns des autres:
– certains étaient très instruits comme Moïse (Ac 7:22), Salomon (1 R 3:12; 1 R 4:29-34) et Paul (Ac 22:3),
– d’autres sans instruction comme Amos (Am 7.14), Pierre et Jean (Ac 4.13).
Leurs différences ne s’arrêtaient pas là: parmi eux se trouvaient des riches et des pauvres, des bergers, des rois, des prêtres, des prophètes, des chroniqueurs, des laboureurs, un douanier, un médecin, des pêcheurs, un faiseur de tentes.
Les circonstances dans lesquelles se trouvaient les écrivains au moment où ils rédigeaient certains de leurs écrits étaient aussi fort diverses:
– les uns étaient élevés en autorité comme David (Ps 21:1-2), Salomon (Pr 1:1) ou Néhémie (Neh 5:14-18),
– d’autres étaient temporairement prisonniers comme Jérémie (Jer 37:15-16), Ezéchiel (Ez 1:1), Paul (Ph 1:13) et Jean (Ap 1:9).
3. Unité malgré la diversité des lieux de rédaction
La rédaction des textes sacrés s’est déroulée dans des cadres très divers:
- Sinaï: Moïse (Ex 17:14)
- Palestine: Josué (Jos 24:25-26), David (Ps 56:1; Ps 57:1)
- Egypte – Jérémie (Jr 43:7-8, Jér 4:4)
- Babylone: (Da 7.1), les captifs (Ps 13.7), Ezéchiel (fleuve de Kebar) (Ez 1:1)
- Corinthe: Paul (cf Ro 16:23 avec 1 Co 1:14)
- Ephèse: Paul (1 Co 16:8)
- Macédoine: Paul (2 Co 7:5-7; 2 Co 8:1; 2 Co 9:2-4)
- Rome: Paul (Phi 1:7 Phi 4:22)
- Ile de Patmos: Jean (Ap 1:9)
4. Unité du message biblique
Jésus-Christ est au centre de toute la révélation (cf Lc 24:27,44).
Le plan de salut forme un tout cohérent bien qu’il soit révélé par étapes (cf Ga 3:19-24).
Tous les grands thèmes de la Bible se développent harmonieusement de la Genèse à l’Apocalypse en se complétant progressivement. Par exemple: l’homme et sa destinée, le péché, le Saint-Esprit, la foi, le service de Dieu, la prière.
La symétrie des différentes notions de la Bible met nettement en évidence une structure bien ordonnée. Par exemple: l’autel et la croix, le sang des sacrifices et celui de Christ, le sacerdoce des sacrificateurs et celui de Christ.